Famille LANNE

Le plus loin que nous puissions remonter dans nos ascendants Lanne, nous trouvons le mariage de Jacques Lanne et de Nicole Dupuis le 2 mai 1749 à Paris, paroisse de Saint Germain l’Auxerrois. De ce mariage naquit un fils : André Marie Lanne qui s’engage à 18 ans dans les troupes des colonies. Il arrive en Guyane le 15 juillet 1779. A l’expiration de son engagement, le 13 mars 1786, il est libéré et trouve un emploi, sur place : il est curateur aux biens vacants.

En 1788, il épouse une jeune fille de St Malo, Elisabeth Bâlé, dont l’oncle était officier du port de Cayenne et voilà les Lanne installés à la Guyane pour 126 ans puisque c’est en 1914 que s’est éteinte Eugénie Lanne, sœur du grand-père de Jean.

C’est l’époque heureuse de la famille. Les Lanne mènent la vie des riches planteurs ; ils ont un comptoir à Cayenne ; il y a des chasses au tigre et des épisodes palpitants.

Après André Marie, son fils André Marie Joseph lui succède, puis Auguste et avec lui les jours difficiles ; l’abolition de l’esclavage avait porté un coup très dur à la fortune de nos parents, aussi Auguste Lanne saisit-il avec empressement l’occasion de faire instruire un de ses fils, Eugène, aux frais de l’empereur.

En effet, en 1860, Napoléon III avait offert une bourse au meilleur élève de chaque colonie ; ce fut Eugène Lanne qui l’obtint.

Et le voici partant à 10 ans sur une frégate militaire, seul avec son frère Alfred, de deux ans plus âgé. Il ne devait jamais revoir ses parents que vingt ans plus tard. La traversée est mouvementée. La frégate essuie une violente tempête… Enfin les deux enfants débarquent à Toulon et de là, par diligence, arrivent au Lycée de Brest.

Puis ce sont 9 années d’études, Eugène voulait être officier de marine, il échoue et se rabat sur St Cyr. Pour y arriver, il ne lui reste qu’un an. Il travaille d’arrache-pied et pour se réveiller plus tôt le matin, il s’attache la main à la barre de son lit. Il est reçu en 1869.

Un an d’instruction à St Cyr, puis la guerre… Il est promu sous-lieutenant au 95éme Régiment d’Infanterie, puis passe au 112éme qui faisait partie de la garnison de Paris, est enfermé dans la ville assiégée. Le 21 décembre 1870, il est blessé à Ville-Evrard et passe une nuit dans la neige, comme mort.

La paix revenue, c’est la vie de garnison ; en 1883, il est envoyé avec sa compagnie assurer l’ordre à Montceau les Mines où les mineurs sont en grève. Il y fait la connaissance de Jeanne Mathet, fille de l’ingénieur en chef et l’épouse le 8 octobre de la même année. De ce mariage naissent deux fils. L’aîné Louis est le père de Jean.

En 1902, Eugène Lanne mourait prématurément. Louis avait 18 ans. A 20 ans, il entre à St Cyr, est nommé sous-lieutenant à Verdun. Puis il passe dans l’artillerie au moment où on en augmente les cadres ; il est nommé à Angers en sortant de l’école de Fontainebleau, il y rencontre Yvonne François et l’épouse… Jean naît en 1913. Puis vient la guerre. Louis Lanne reçoit la croix de guerre en septembre 19?? pour avoir brisé un attaque allemande à Porges. Une fièvre typhoïde accompagnée de complications très graves le tient deux ans éloigné du front, il termine la guerre à l’Etat Major de la 4ème armée… Avec la paix, il retourne à Angers où il prépare l’Ecole de Guerre… Il en sort, est nommé au Mans ; il prend avec ses enfants ses vacances à Gouarec (Côtes du Nord).

Un mot sur les ascendants Mathet :

Francisque Mathet, arrière grand-père de Jean, était d’origine lyonnaise. C’était une belle intelligence alliée à un cerveau parfaitement équilibré et à une grande santé. Il perd ses parents et très jeune il est obligé de gagner sa vie. On oncle s’intéresse à lui, il entre à l’Ecole des Mines de Paris, en sort second, et depuis, ne fait que deux situations d’ingénieur en chef aux mines de Ronchamp et aux mines de Blanzy.

C’est lui le promoteur de l’application de l’air comprimé dans les mines.

Géologue distingué, il prédit 25 ans à l’avance à quel endroit et à quelle profondeur on doit retrouver l’une des veines de charbon des mines de Blanzy, coupée par une faille. On la retrouve en effet après sa mort et le Conseil d’Administration des Mines de Blanzy lui a rendu hommage.

Sa femme, Louise Durand-Fornas, était la fille du procureur royal auprès du tribunal de Lyon…figure de magistrat austère, presque rude. Le poète François Ponsart, de l’Académie Française, ami du procureur, était le parrain de Louise Durand-Fornas

NB : cette note a été rédigée par l’oncle Prosper Lanne pour Madame Léger, à l’occasion du mariage de sa fille Cécile en août 1939 avec Jean Lanne.